Sécurité et ordonnance de protection

Quand il a commencé à me frapper devant les enfants, j’ai eu très peur. Notre aîné a failli se prendre un coup en voulant me protéger. Mais je ne voulais pas appeler la police, j’avais trop peur qu’ils me demandent mes papiers. Finalement, j’ai contacté une association d’aide aux victimes. Elle m’a parlé de l’ordonnance de protection et l’aide juridictionnelle, et m’a aidée à remplir les formulaires. Une semaine plus tard, mon mari était expulsé de notre appartement, avec interdiction de m’approcher. Maintenant que je dois payer le loyer par mes propres moyens, j’essaie de trouver du travail avec l'aide de la même association.

Je pensais que nous traversions une période de difficultés conjugales. J’associais les victimes aux femmes battues. Il a fallu du temps pour que je finisse par comprendre que moi aussi, j’étais victime de violences conjugales. Malgré ça, je n’avais pas le courage de partir. J’ai d’abord beaucoup regardé sur internet, et j’ai appris que la séparation était un moment très risqué. J’ai tout préparé avec l’aide d’une association pour assurer ma sécurité et celle de mes enfants.

Ça faisait un moment que les crises s’intensifiaient. Si je faisais quelque chose qui l’énervait, il me criait dessus, me menaçait. Ensuite, il s’excusait. Je me disais que c’était normal de se disputer dans un couple. Le jour où je me suis décidée à le quitter, il a explosé et est devenu très violent. J’ai réussi à m’enfermer dans une pièce et appeler la police. S’ils n’étaient pas venus, je ne sais pas jusqu’où il serait allé. Ils m’ont ensuite aidée à faire un dépôt de plainte, et à trouver un hébergement provisoire le temps de m’organiser.